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27/04/2015

En Ukraine, maintenant il y a aussi Monsanto 

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Comme hier dans l'invasion de l'Irak, la main-mise US sur l'Ukraine est liée aux intérêts des multinationales :  et dans ce cas précis, l'une des pires...


 

20/04 2015

http://reseauinternational.net/laccaparement-de-terres-en-ukraine-est-la-porte-derobee-de-monsanto-pour-entrer-dans-lunion-europeenne/

<< Ukraine : au grand dam des agriculteurs français, polonais, allemands, la société agricole multinationale Monsanto, ainsi que DuPont Pioneer et John Deere, ont tous fait pression pour l’accès au marché agricole le plus important en Europe de l’est. Cela va bientôt remodeler le marché des produits agricoles dans l’UE et cela signifie la ruine pour les agriculteurs européens. En novembre 2013, la Confédération agraire ukrainienne a rédigé un amendement juridique au bénéfice des producteurs agricoles mondiaux en permettant l’utilisation généralisée des semences génétiquement modifiées. […] Considérons simplement comment l’accaparement du marché ukrainien par les multinationales agricoles américaines aura une incidence sur l’économie de l’UE. Depuis le milieu des années 90 les Ukrainiens-Américains à la tête de l’US-Ukraine Business Council ont contribué à encourager le contrôle étranger de l’industrie agricole ukrainienne. Dans les deux ou trois ans, quand les dispositions pertinentes de l’Acccord d’association entre l’Ukraine et l’UE entreront en vigueur, les efforts de lobbying de Monsanto vont transformer le marché ukrainien en une oligopole constituée de sociétés américaines.

Bien que les médias de Kiev soient noyés dans une rhétorique patriotique*, il est peu probable qu’une figure héroïque émerge pour défendre le droit des nouvelles générations d’Ukrainiens à vivre et travailler sur une terre saine. […] Faire en sorte que les producteurs agricoles ukrainiens soient dépendants des graines qui ne sont disponibles qu’aux Etats-Unis fait partie d’une implacable campagne de Public Relation qui fait la promotion de la technologie OGM dans toute l’Europe, et qui brandit des mots-clés comme « innovation », « biotechnologie » et « marché commun de l’UE ».

Dans les prochaines années, quand les addenda de l’accord d’association de l’Ukraine avec l’UE entreront en vigueur, Monsanto compte sur une augmentation importante de la superficie des terres cultivées en OGM en Ukraine. Par la suite, ils vont commencer à jouer leur rôle de puissance coloniale, ratissant les bénéfices provenant des marchés émergents, même si l’Inde sait déjà que l’histoire ne finit pas toujours bien : la société avait été expulsée du pays il y a quelques années, après une épouvantable épidémie de suicides en masse chez les agriculteurs locaux, selon le Times of India.**

En raison de déficits budgétaires et de leur dépendance à l’égard du FMI, les banques ukrainiennes sont maintenant fermement liées au financement extérieur. Les prêts du FMI et l’assistance de la Banque mondiale et autres organisations supranationales sont sécurisées par la riche terre noire de l’Ukraine, dans les faits, mais aussi au sens juridique. Les banques locales n’offriront des conditions de crédit favorables qu’aux agriculteurs qui accepteront d’utiliser les herbicides certifiés : ceux qui sont évidemment fabriqués par Monsanto. La société recevra un revenu régulier de cette précieuse terre noire, et ainsi jusqu’à sa stérilisation complète. Une preuve supplémentaire […] peut être vue dans la récente acquisition d’une participation de 50 % par le fonds d’investissement Siguler Guff & Co dans le port ukrainien d’Ilitchevsk, qui se spécialise dans les exportations agricoles.

[…] L’introduction hâtive de la biotechnologie dans les pays en développement a conduit à des résultats déplorables visibles de manière évidente en Amérique latine et en Afrique. Mais les agriculteurs européens iront au fiasco beaucoup plus tôt. Leurs récoltes, qui sont produites par des travailleurs de l’UE où le prix du travail est tout à fait exorbitant, ne peuvent rivaliser avec l’afflux de produits OGM d’Ukraine. […] Les producteurs agricoles en France, en Allemagne et d’autres pays de l’UE semblent encore indifférents. En fin de compte, les agriculteurs européens, qui sont un peu éloignés de la vie politique, n’ont pas encore saisi que la méga-propagande de Washington sur « la démocratie en Ukraine » n’a qu’un seul objectif : lancer un autre lasso autour de l’économie européenne et de ses producteurs agricoles, en les mettant à genoux. >>

 

 

15/03/2015, Christina Sarich

http://www.globalresearch.ca/ukraine-agreed-to-a-monsanto-land-grab-to-get-a-17-billion-loan-from-the-international-monetary-fund-imf/5424058

<< Pour obtenir un prêt de 17 millions de dollars du FMI, l'Ukraine cède à l'accaparement des terres par Monsanto - La Banque mondiale et le FMI aident l'industrie biotech à mener sa propre guerre en Ukraine. Que l'on ne s'y trompe pas, ce qui arrive en Ukraine est étroitement lié aux intérêts de Monsanto, Dow, Bayer et autres grands acteurs de la stratégie toxico-alimentaire. Monsanto a un siège en Ukraine (1). Ce n'est pas un signe évident de culpabilité, mais ce n'est pas différent de l'habitude US d'installer des bases militaires là où l'on veut instaurer le contrôle politique... L'ouverture de ce siège coïncide avec l'accaparement des terres et les prêts du FMI et de la Banque mondiale, en faveur d'une main-mise biotech par l'une des firmes les plus haïes dans le monde. La manoeuvre politique via le FMI a consisté à prêter à l'Ukraine 17 millions de dollars, à la condition que ce pays s'ouvrirait à l'agriculture biotech et au commerce Monsanto d'agrochimie toxique : ce qui aboutira à détruire un territoire agricole qui était le moins pollué d'Europe. Ce sera un Eldorado pour l'agro-équipementier Deere et les semenciers industriels Dupont et Monsanto. Sous prétexte d'aide, c'est une main-mise sur les vastes richesses agricoles de l'Ukraine, troisième exportateur mondial de maïs et cinquième exportateur mondial de blé.

Comme le fait remarquer The Ecologist d'après l'Oakland Institute : « ...l'article 404 de l'accord Ukraine-UE, relatif à l'agriculture, comporte une clause peu remarquée et qui inqiue notamment que les deux parties coopéreront à étendre l'usage des biotechnologies. Il ne fait aucun doute que cette disposition va au-devant des attentes de l'agrobusiness industriel. Comme le souligne Michael Cox, directeyur de recherches à la banque d'affaires Piper Jaffray, “l'Ukraine, et plus généralement l'Europe de l'Est, sont parmi les marchés de croissance les plus prometteurs pour le géant de l'agro-équipement Deere, comme pour les semenciers Monsanto et DuPont”. »

L'Ukraine était le grenier à blé de l'Europe : mais aujourd'hui, par un acte de guerre biologique, ce pays va se vouer à devenir le désert que sont devenues beaucoup d'exploitations agricoles américaines en raison de l'épandage massif d'herbicides, de l'épuisement des sols et de la perturbation d'un écosystème autrefois parfait... Soutenir la main-mise des intérêts industriels biotech sur l'Ukraine est l'un des objectifs des agences gouvernementales US, […] en parallèle avec l'accaparement des terres par le biotech en Afrique et dans l'archipel hawaïen. Ainsi la guerre en Ukraine a de nombreux aspects qui n'ont pas été révélés au public... >>

(1) Monsanto Ukraine, 101-A Volodymyrska St., Kyiv 01033 Ukraine, Tel: (+38044) 490 7575, Fax: (+38044) 490 0145

 

  

30/07/2014, Joyce Nelson

http://www.mondialisation.ca/au-nom-de-monsanto-des-cultures-ogm-pour-lukraine-grenier-de-leurope/5398527

<< En novembre 2013, six grandes associations d’agriculteurs ukrainiens avaient préparé un projet d’amendement à la loi, poussant à « créer, tester, transporter et utiliser des OGM dans le cadre de la législation sur les semences génétiquement modifiées ». Le président de Ukrainian Grain Association (association des semenciers  ukrainiens), Volodymyr Klymenko, a dit lors d’une conférence de presse à Kiev : « Nous pourrions réfléchir à cette question très longtemps, mais nous, avec les associations [agricoles], avons signé deux lettres pour modifier la loi sur la biosécurité, dans lesquelles nous avons proposé la légalisation des semences OGM pour nos agriculteurs, semences qui ont été testées depuis longtemps aux États-Unis... » (en fait, les semences génétiquement modifiées ainsi que les OGM n’ont jamais été soumis à des tests indépendants sur le long terme aux USA).

Les amendements des associations agricoles coïncidaient avec les termes de l’association Ukraine-UE et avec le prêt FMI/Banque Mondiale.

Le site web sustainablepulse.com, qui traque les nouvelles sur les OGM au niveau mondial, a fustigé les propositions des associations agricoles, avec le directeur Henry Rowlands déclarant : « L’agriculture de l’Ukraine sera sérieusement endommagée si le gouvernement autorise les semences génétiquement modifiées dans le pays. Les agriculteurs verront se réduire les marchés à l’exportation à cause des sentiments anti-OGM en Russie et dans l’UE ». Rowlands a dit que les investissements de Monsanto en Ukraine « pouvaient atteindre $300 millions sur plusieurs années. Est-ce que l’agriculture ukrainienne veut faire totalement confiance au succès ou à l’échec d’une compagnie US ? » 

Le 13 décembre 2013, le vice-président de Monsanto (Corporate Engagement), Jesus Madrazo, a dit à la conférence US-Ukraine à Washington D.C. que la compagnie voyait « l’importance de la création d’un environnement favorable [en Ukraine], qui encourage l’innovation et émule le développement continu de l’agriculture. [...] Nous espérons aussi que, le moment venu, la biotechnologie sera un outil disponible pour les agriculteurs ukrainiens dans le futur » [...]  Comme l’a formulé Morgan Williams, président du Conseil pour le commerce USA-Ukraine (en mars dans International Business Times), « l’agriculture ukrainienne pourrait être une vraie mine d’or »Mais, a-t-il ajouté, « de nombreux aspects du climat des affaires [en Ukraine] doivent changer, le point principal étant de garder le gouvernement hors des affaires commerciales… »

En août 2011, Wikileaks a diffusé des câbles diplomatiques U.S. montrant que le Département d’État des USA [Affaires étrangères, NdT] a fait du lobbying au niveau mondial pour le compte de Monsanto et d’autres multinationales de la biotechnologie... L’organisme à but non lucratif, Food & Water Watch [Surveillance de l'eau et de la nourriture, NdT], après passage au peigne fin de ces câbles sur cinq ans (2005-2009), a publié son rapport le 14 mai 2013, intitulé  « Ambassadeurs de la Biotechnique :  comment le ministère des Affaires étrangères US fait la promotion du programme global de l’industrie des semences ». Le rapport montre que le ministère des Affaires étrangères US a « fait du lobbying auprès de gouvernements étrangers pour qu’ils adoptent des politiques et légifèrent en faveur des biotechnologies agricoles, a réalisé des campagnes rigoureuses de relations publiques pour améliorer l’image de la biotechnologie, et a défié ouvertement les gardes-fous et les règles de bon sens, allant même jusqu’à s’opposer aux  lois concernant l’étiquetage des nourritures OGM ».

Selon un article de consortiumnews.com du 16 mars 2014, Morgan Williams est au centre du réseau d’alliances du regroupement des multinationales  du business agroalimentaire (Big Ag) avec la politique étrangère des USA. « En plus d’être président du Conseil pour le commerce USA-Ukraine, Morgan Williams est directeur des affaires gouvernementales dans la firme privée d’investissement SigmaBleyzer, qui racole pour le travail de Williams diverses agences du gouvernement US, membres du Congrès, commissions du Congrès, l’ambassade d’Ukraine aux USA, des institutions financières internationales, des groupes de réflexion et autres organisations concernant les affaires USA-Ukraine, les questions de commerce, d’investissement et d’économie... »

Les seize membres du comité exécutif du Conseil pour le commerce USA-Ukraine viennent de compagnies agroalimentaires US, incluant des représentants de Monsanto, John Deere, DuPont Pioneer, Eli Lilly, et Cargill. Parmi les vingt « consultants principaux », on rencontre James Greene (ancien chef du bureau de liaison Otan-Ukraine), Ariel Cohen (chargé de recherche principal à The Heritage Foundation [Groupe de réflexion conservateur à Washington DC], Léonid Kozachenko (président de la Confédération agraire ukrainienne), six anciens ambassadeurs US en Ukraine, et l’ancien ambassadeur d’Ukraine aux USA, Oleh Shamshur. Ce dernier est maintenant un conseiller principal chez PBN Hill + Knowlton Strategies, une unité du géant des relations publiques Hill + Knowlton Strategies (H+K). H+K est une filiale du gargantuesque groupe WPP, basé à Londres, qui possède quelques douzaines de grosses firmes de relations publiques, dont Burson-Marsteller (un conseiller de Monsanto depuis longtemps). [...]  Le site web de PNB Hill + Knowlton Strategies déclare que le PDG de la compagnie, Myron Wasylyk, est un « membre du bureau du Conseil pour le Commerce USA-Ukraine », et que le directeur général pour l’Ukraine, Oksana Monastyrska, « dirige les travaux de la firme pour Monsanto ». Monastyrska a aussi travaillé pour la  Société  financière  internationale de la Banque  mondiale.

Hill + Knowlton, avec ses mensonges sur les « atrocités dans les incubateurs de bébés » au Koweït, a instrumentalisé le public américain pour qu’il supporte la première Guerre du Golfe en Irak au début des années 90. Maintenant la compagnie fomente une nouvelle Guerre Froide ou encore pire pour le compte de Monsanto, récemment élue « la pire » multinationale de la planète. C’est une chose dont il faut se souvenir au moment de la diabolisation tous azimuts de Poutine par les médias de masse. >>

 

Voir aussi :

http://www.earth-heal.com/news/news/19-genetic-engineering/1562-cui-bono-over-ukraine.html

 

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* « Rhétorique patriotique » ouest-ukrainienne qui dissimule (sans même parler des nazis !) l'allégeance aux intérêts financiers néolibéraux, transnationaux par nature... A rapprocher d'une certaine ultra-droite française qui se roule dans le tricolore, mais refuse d'ouvrir les yeux sur les réalités du modèle économique global. Le patriotisme fonctionne comme un enfumage (volontaire ou non) s'il ne s'étend pas à la critique de l'économie.

** D'où la campagne des évêques de l'Inde pour faire interdire les OGM : campagne sur laquelle les évêques occidentaux feraient bien de se documenter.

 

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Commentaires

INVESTISSEMENTS

> Et aussi ça : " Selon l'Oakland Institut, les conditions du prêt accordé à l’Ukraine par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont déjà conduit à « un accroissement des investissements étrangers, qui entraînera probablement une expansion des acquisitions de terres agricoles sur une grande échelle par des compagnies étrangères et une future privatisation de l’agriculture du pays."
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Écrit par : PP / | 27/04/2015

QUE FAIRE

> Que peut faire le citoyen lambda pour lutter contre Monsanto et Co ?
Au moins partiellement ?
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Écrit par : BronoK / | 27/04/2015

@ Bronok

> Nous lambda: faire attention à ce que nous achetons. Inconvénients:
-ça revient cher, mais, disait une chanson des années 70: "on est foutu, on mange trop" donc, un peu de diététique!
-et ne règle pas tout loin de là.
et aussi militer pour couper la laisse, c'est à dire sortir de l'UE.
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Écrit par : Pierre Huet / | 27/04/2015

@ BronoK

> Pour lutter contre Monsanto, le citoyen lambda peut acheter ses produits alimentaires dans des circuits courts qui échappent à la multinationale.
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Écrit par : Ludovic / | 27/04/2015

CITOYEN LAMBDA

> Le citoyen lambda a pour moi une responsabilité énorme pour lutter contre Monsanto. D'abord, si vous avez un rebord de fenêtre, un balcon ou mieux un jardin: cultivez-le, avec des graines que vous échangerez ou que vous achèterez soit sur des sites comme kokopelli, le semeur, soit par le biais d'associations locales qui luttent pour conserver les variétés des plantes. Et si un ami, un voisin, ... n'arrive plus à cultiver : aidez-le ou achetez son terrain !
Vous pouvez choisir de soutenir un agriculteur qui cultive selon des principes qui vous paraissent bons, par exemple par le biais des AMAP. Vous pouvez renoncer à aller systématiquement au supermarché et favoriser les marchés, les commerçants locaux. Vous pouvez choisir de vivre plus simplement.
En fait, si tous les citoyens décidaient de ne plus acheter tout produit "douteux" ou non certifié non OGM, ces colosses ne résisteraient pas longtemps.
Méfiez-vous des jardineries : tout y est bien présenté et tout est tentant. Cependant, tout n'y est pas forcément en accord avec vos idées.
J'imagine qu'il y a mieux encore à faire. Je laisse des idées pour les autres.
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Écrit par : souc / | 28/04/2015

> pour compléter ma réponse:
En fait, tout le monde s'en rend bien compte, le pouvoir n'est plus vraiment à nos dirigeants mais plutôt aux financiers et aux grandes compagnies de ce monde.
Ce système repose sur l'argent (système mathématique).
Or, de la même manière que chacun des citoyens a le droit de vote, chacun d'entre nous achète chaque jour de quoi vivre. Cela peut vous paraître dérisoire, mais chaque fois que vous achetez quelque chose aujourd'hui, vous faites un acte politique.
Personnellement, je pense même que c'est un acte politique plus puissant que le vote dans les urnes.
Nous avons donc chacun notre responsabilité. Débranchez votre télévision (publicités trop influentes). Changez vos habitudes en faisant des choix délibérés contre ou pour les sociétés, agriculteurs, entreprises, ..., tous les jours de votre vie. Choisissez un système qui respecte la vie.
C'est en tout cas ce que je pratique du mieux que je peux.
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Écrit par : souc / | 28/04/2015

Les commentaires sont fermés.